1er Congrès Africain sur la Sécurité et Santé dans les Mines et Carrières (CASSMICA) de Conakry
RAPPORT DE SYNTHESE DU PREMIER CONGRES AFRICAIN SUR LA SECURITE ET SANTE DANS LES MINES ET CARRI7RES
Conakry, du 02 au 06 septembre 2019 – Noom Hôtel
THEME CENTRAL :
Santé et Sécurité au travail dans les mines et carrières en Afrique
Rapporteurs Généraux :
Dr LABO Rokhaya FAYE, CNSS/Niger
Dr KOUADIO James Halbin, CNPS/Côte d’Ivoire
Monsieur BANGALY LENO, CNSS/Guinée
Monsieur François Dassise SAWADOGO, CNSS/ Burkina Faso
RAPPORT DE SYNTHESE DU 1er CONGRES SUR LA SECURITE ET SANTE DANS LES MINES ET CARRIERES
Du 02 au 06 septembre 2019, sous l’égide de l’IAPRP, s’est tenue à Conakry dans la Salle de Conférences Bel Air de l’Hôtel Noom, le 1er congrès sur le thème central : « Sécurité et Santé au travail dans les mines et carrières en Afrique »
269 participants dont 54 femmes et 215 hommes ont été enregistrés à ce congrès. Ils sont venus de treize (13) pays membres de l’IAPRP : Benin, Burkina Faso, Cameroun, Côte-D’ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée Bissau, République de Guinée, Madagascar, Niger, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sénégal. Parmi les participants figuraient des représentants de ministères, d’institutions internationales et sous régionales, des experts nationaux et sous-régionaux, des professionnels et des représentants des organisations des employeurs et des travailleurs, les ONG, les représentants des associations des victimes d’accidents du travail et maladies professionnelles.
L’exploitation minière représente dans les pays africains une part significative dans les économies nationales. En effet, le secteur minier, contribuait à hauteur de 6,6% dans le produit intérieur brut (PIB) de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA, 2012). Mieux, dans certains pays de l’espace UEMOA comme le Mali et le Niger, le poids économique du secteur minier est plus de 75% du PIB. Cette même réalité s’exprime dans d’autres économies africaines notamment la RDC, le Gabon, le Madagascar. Particulièrement, le poids économique du secteur minier en République de Guinée est de 78% du PIB, ce qui justifie le choix de ce pays pour abriter le présent congrès.
En dépit des acquis économiques, les activités minières ont, dans presque tous les pays du monde des répercussions importantes sur l’environnement, la sécurité et la santé des travailleurs ainsi que la vie sociétale des communautés avoisinantes.
Conscient des impacts négatifs de l’exploitation minière et de l’insuffisance d’informations et de statistiques fiables, les Organismes Nationaux de Sécurité Sociale des pays membres de l’IAPRP ont jugé opportun d’instituer un congrès triennal qui se penchera désormais sur l’ensemble des questions liées à cette problématique.
L’objectif général du présent congrès est de créer un cadre d’échange approprié pour analyser dans toutes ses dimensions, le contexte de travail dans les mines et carrières en Afrique, d’où le thème retenu : « Sécurité et Santé au travail dans les mines et carrières en Afrique ».
Ont honoré le congrès de leur présence :
– M. KOUASSI Denis Charles, Directeur Général de la CNPS de la CI, Président de l’IAPRP
– M. Malich SANKHON, Directeur Général de la CNSS /Guinée
– Mr ASSANE SOUMARE DG CSS /Sénégal,
– Mme HIEN Laure ZONGO DG CARFO /Burkina Faso,
– Mr IDE Adamou Sanda SG CNSS/ NIGER
– Mr BASILE Syslvain Doumous DGA CNSS/ RCA
– Mr FERNANDES Victor DGA CNSS /GUINEE Bissau,
– Mme FLORE Martine NGNINGONE OBAME DGA CNSS /Gabon,
– Mme LALAO Nicole Ralaiarinosy Administratrice CNPS /Madagascar
Cinq séries d’activités ont constitué la trame de ce congrès à savoir le pré Congrès, la cérémonie d’ouverture officielle, les activités techniques et la cérémonie de clôture
La cérémonie officielle d’ouverture a été rehaussée par la présence de son Excellence le Pr. Alpha CONDE, Président de la République de Guinée qui a assuré l’ouverture solennelle du congrès. Avant de prononcer l’ouverture officielle du congrès, son Excellence a salué toutes les délégations étrangères par une poignée de main fraternelle. Il a dans son allocution, demandé que la problématique des risques professionnels soit prise dans un contexte beaucoup plus global car cette réalité n’est pas l’apanage seulement de l’Afrique. Il a demandé aux participants de capitaliser les erreurs des autres peuples qui ont mis un accent particulier sur l’intérêt financier des exploitations des Mines et carrières tout en négligeant l’impact négatif sur l’environnement et la santé des populations bénéficiaires. Il a exprimé le souhait ardent de voir les participants à ce congrès proposer des mesures contraignantes et concrètes pour que les entreprises minières venant en Afrique puissent à la fois maximiser leurs investissements mais également et surtout, respecter toutes les règlementations en la matière comme il en est le cas chez eux.
Il a émis des recommandations à savoir :
• Inscrire tous les résultats et recommandations de ce congrès dans un contexte globalisant et exiger que les entreprises minières accompagnent les parties intéressées dans le domaine de la responsabilité sociétale notamment la protection de l’environnement et le développement local ;
• Proposer à l’issue de ce congrès, une feuille de route à soumettre aux différents gouvernements et sur laquelle les Chefs d’Etat africains devront se prononcer ;
• Faire appel aux autres pays qui rencontrent les mêmes difficultés en Afrique notamment le Ghana, le Liberia, la Sierra-Léone en faisant abstraction de la langue, pour mutualiser et capitaliser les expériences.
• Elargir la couverture sociale à l’ensemble des travailleurs et utiliser rationnellement les ressources en fonds d’investissement pour une valeur ajoutée à nos organismes de sécurité sociale.
Le Président s’est engagé à accompagner et à soutenir le CASSMICA en vue de sa pérennisation.
Tout en invitant les syndicats à avoir une approche objective des revendications, le Chef de l’Etat a déclaré ouvert le 1er congrès africain sur la sécurité et Santé au Travail dans les mines et carrières puis effectué la visite des stands avant de prendre congé des participants.
Les activités techniques se sont poursuivies du 03 au 05 septembre par 01 conférence sur le thème central, 05 panels ayant enregistré 34 interventions, 07 communications libres et 05 commissions de travail. L’encadrement technique a été assuré par un comité scientifique international composé de dix (10) membres professionnels en sécurité et santé au travail des caisses de sécurité sociale et d’experts désignés de l’IAPRP. Il était présidé par Dr Ansoumane MARA, Directeur Général du Service National de Médecine du travail de la République de Guinée.
Le conférencier du thème central a rappelé que les activités minières ont, dans presque tous les pays du monde, des répercussions importantes sur l’économie, l’environnement, la santé et la sécurité des travailleurs ainsi que sur la vie sociale des communautés riveraines. Il a fait un focus sur les caractéristiques du travail dans les mines notamment en ce qui concerne le mode d’exploitation, la nature du minerai ou du produit semi fini. Il a aussi mis en exergue les risques encourus, les mesures de gestion, les impacts des risques professionnels en termes de pertes directes et indirectes ainsi que leur répercussion au plan social, juridique et sur l’image de l’entreprise. Il a également présenté les obstacles endogènes et exogènes dans le processus de mise en place d’une culture de prévention tout en proposant des pistes de solutions pour y parvenir. Il a achevé sa communication en indiquant que l’engagement et le leadership de la Direction sont des gages certaines de réussite dans l’entreprise.
Les panels qui ont été très enrichissants ont permis non seulement de faire l’état des lieux de la contribution des partenaires internationaux (OMS, AISS) et nationaux (PANASST), mais aussi, d’examiner les profils et contextes nationaux en matière de sécurité et santé dans les mines et carrières. De même, la problématique liée à la responsabilité sociétale des entreprises a été traitée avec à la clé des bonnes pratiques à capitaliser et des efforts à fournir pour une exploitation minière plus respectueuse de la vie humaine et de l’environnement.
En ce qui concerne les communications libres, elles ont porté sur des thèmes aussi riches et variés en vue d’améliorer la SST par le renforcement de la règlementation, des stratégies en matière de responsabilité sociétale des entreprises et l’application des mesures de prévention de la silicose.
Quant aux travaux en commissions, ils porté essentiellement sur les stratégies de renforcement des intervenants en SST dans les mines et carrières, le paquet minimum d’activités en santé au travail dans les mines et carrières, la mise en place d’un observatoire des risques miniers et les stratégies d’interventions des CCST dans les entreprises minières ainsi que le schéma de mise en place de la démarche prévention durable dans les mines et carrières. Les intervenants ont procédé à un diagnostic de la situation actuelle et proposé une feuille de route ainsi que des mesures d’amélioration concourant à la promotion de la SST pour le bien-être au travail.
Il a été recommandé la mise en place d’un observatoire des risques miniers dont le processus et les différentes validations seront soutenus par un atelier technique et la ratification de la convention 176 de l’OIT sur la sécurité et santé dans les mines.
Fait à Conakry le 06 septembre 2019.