ARTICLE CORONA9 AVRIL

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  • Dernière modification de la publication :4 mars 2024

« PROTECTION CONTRE LE COVID 19 DU PERSONNEL ET DE LEURS FAMILLES, DES ASSURES SOCIAUX ET DES PRESTATAIRES DE SERVICE »

Le confinement des populations, les couvre-feux, l’interdiction de toutes manifestations publiques, la fermeture des aéroports, des frontières, des écoles, des universités et des espaces à forte promiscuité de population (lieux de culte, marchés, maquis, restaurants, bars et boites de nuit) sont autant de décisions prises, par les autorités nationales des pays abritant les ONSS membres de l’IAPRP, pour circonscrire sur leur territoire, la progression de la maladie à virus corona ou COVID 19 (coronavirus disease).

Le COVID 19 qui a été déclarée pandémie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 11 mars 2020, touche tous les pays du monde, n’épargnant aucune population : enfants, adolescents, jeunes, adultes ou vieux. En activité ou pas, tous sont exposés au COVID 19.
Les ONSS sont des institutions qui, mandatées par les pouvoirs publics, ont en charge, la gestion d’un ou plusieurs  régimes de sécurité sociale. A ce titre, elles emploient du personnel qui, à l’instar de tout autre travailleur, de quelque entreprise que ce soit, peut être exposé au COVID 19. Face à cette vulnérabilité du personnel, qui n’échappe à aucune Direction Générale des ONSS membres de l’IAPRP, des mesures ont été prises par les premiers responsables et diffuser auprès du personnel.
Quelles sont ces mesures ? Ces mesures, garantissent-elles un niveau de protection suffisant des travailleurs ? Les conditions de travail, permettent-elles d’exécuter en toute sécurité l’accueil et l’orientation des assurés sociaux, la liquidation des pensions et des rentes, le traitement physique des dossiers et les paiements subséquents ? 
Pour répondre à ces interrogations de plus en plus récurrentes, les pratiques de quatre (4) ONSS membres de l’IAPRP ont été recueillies. Elles se subdivisent en trois (3) catégories :
• les mesures organisationnelles visant à préserver le personnel de toute contamination ;
• les mesures techniques visant à éliminer toutes les sources de prolifération du virus et à prendre en charge le personnel et/ou les membres de sa famille infectés par le COVID 19 ;
• les mesures visant à éveiller, à faire adopter et à maintenir les bonnes pratiques.
Au nombre des mesures organisationnelles premières, la plupart des ONSS sondées ont mis en place un organe de coordination pour la veille, le suivi et la riposte à la pandémie du COVID 19. Deux principaux modèles d’organisation, à un niveau central ou déconcentré, se dégagent : 
• le premier est de type bipartite, constitué des représentants de l’employeur et des travailleurs désignés par leurs syndicats respectifs ;
• le second est calqué sur le modèle hiérarchique de l’entreprise appuyé des directions opérationnelles à mesure d’apporter le conseil et l’assistance en cas de besoin.
A la suite de ce première décision, d’autres mesures ont prises, il s’agit notamment :
• de la rotation ou de l’alternance du personnel : par cette mesure, le personnel est réduit au strict minimum, il travaille sur une période donnée puis il est remplacé par une autre équipe et ainsi de suite. Pour certain les rotations se font en vacation (matinée et après-midi) et pour d’autre il s’agit d’une rotation après un ou plusieurs jours de travail. En général, les effectifs sont divisés en deux ou trois équipes de travail. Cette mesure a pour corollaire la suspension de tous les de stage et des contrats à durée déterminée.
• de la mise en congé : cette disposition comprend plusieurs clauses portant d’abord sur l’épuration des arriérés de congés pour ceux qui le désirent, ensuite sur la mise en congé des femmes enceintes et allaitantes, enfin sur la mise en congé des personnes vulnérables en raison de leur âge ou de leur état de santé principalement ceux souffrant de maladies telles que l’asthme, le diabète et l’hypertension artérielle.
• de l’annulation des missions avec deux champs d’application : le premier relatif à l’interdiction des déplacements et des interventions en entreprises des agents de contrôle et de recouvrement et le second portant sur la suspension des missions à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
• de la limitation de l’utilisation des supports physiques tout en encourageant les supports électroniques : en interne, le personnel est encouragé à utiliser le plus possible, les moyens électroniques quand les conditions le permettent, reléguant à l’ultime recours, les supports physiques. Au niveau externe, les assurés sociaux et les employeurs sont appelés à utiliser les applications en ligne pour toutes les prestations qu’ils sollicitent. Au demeurant les déclarations, les réclamations et la constitution des dossiers ont été dématérialisées. Pour les paiements, les moyens électroniques et les chèques sont privilégiés aussi bien pour le recueil des cotisations que pour la liquidation des droits.
• du report des activités mobilisant le grand public notamment la journée africaine de la prévention des risques professionnels (JAPRP), les manifestations inscrites dans l’agenda des ONSS ainsi que celles qui devraient bénéficier de leur appui technique et/ou financier.
• du changement des horaires de travail de manière à ce que le personnel puisse se déplacement du domicile vers le lieu de travail et vis versa sans s’exposer.
• du recours au télétravail permettant ainsi, au personnel qui est à la maison, de répondre aux sollicitations qui pourraient leur être adressées.

Concernant les aspects techniques, ils portent sur :

• l’observance rigoureuse des mesures d’hygiène : qu’il s’agisse du personnel ou des personnes extérieures, tous doivent se soumettre, avant d’accéder aux locaux, au lavage des mains à l’eau et au savon ou à la désinfection des mains avec un gel hydroalcoolique. À cela s’ajoutent, les gestes simples qui consistent à tousser, se moucher, se curer les narines, se frotter les yeux ou à éternuer en utilisant un mouchoir à usage unique. A défaut, tousser ou éternuer dans le creux du coude. 
• la mise à disposition de masques de protection, de gants, de gels hydroalcooliques et de papier à usage unique à tout le personnel ; avec ce matériel, le personnel est invité à se protéger les voies respiratoires et les mains tout en procédant régulièrement au nettoyage de son poste de travail notamment les surfaces d’ordinateurs (écran, clavier, souris) et d’objets fréquemment utilisés (stylos, téléphones fixes et portables).
• de la distanciation sociale d’au moins un mètre entre les agents eux-mêmes et entre les agents et les assurés sociaux reçus dans leurs locaux. A cette fin, des matérialisations ont été faites au sol pour indiquer les limites à respecter.
• l’évitement de tout contact physique avec les assurés : il est formellement conseillé d’éviter tout contact physique (serrement des mains, accolades, câlins) entre agents et entre agents et assurés sociaux indépendamment de leurs liens ;
• la mise en alerte de l’équipe médicale de l’ONSS qui se tient prête pour porter assistance à toute personne, agent ou membre de sa famille, qui serait entrée en contact avec une personne infectée.
Au nombre des mesures visant à éveiller, à faire adopter et à maintenir les bonnes pratiques, les ONSS sont quasi unanimes sur les actions ci-dessous :
• la diffusion régulière des messages et de téléfilms de sensibilisation sur le COVID 19 par les messageries électroniques internes et les reseaux sociaux officiels de l’ONSS ;
• la diffusion par les messageries électroniques internes, des mesures visant la sécurité des données personnelles en réponse aux risques induits par le télétravail ;
• la diffusion régulière des messages d’alerte et de veille sur les téléphones portables du personnel ;
• l’affichage de supports graphiques de sensibilisation partout dans l’ONSS (sur les murs, les baies vitrées et les tableaux d’affichage).

En définitive, c’est une quinzaine d’actions qui ont été recueillies auprès de quatre (4) ONSS membres de l’IAPRP. L’adoption de telles mesures démontrent une fois de plus l’intérêt que les dirigeants des ONSS accordent à la sécurité et la santé de leur personnel. Au-delà de cette opinion, subsiste également le besoin de donner l’exemple à toutes les entreprises qui leur sont affiliées car, il est du devoir des ONSS, de promouvoir à l’échelle national et par tous moyens, la prévention des risques professionnels. Les bonnes pratiques induites par le COVID 19 devraient pouvoir être pérennisées.