8ème édition du Salon Africain de l’Innovation et de la Prévention des Risques Professionnels – SAPRIP

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  • Dernière modification de la publication :11 novembre 2025

I.       TERMES DE REFERENCE DU SAPRIP

1.     Contexte et justification 

La métallurgie est l’ensemble des techniques et industries destinées à extraire, affiner, transformer et traiter les métaux à partir de minerais ou de matières premières métalliques. Elle englobe aussi bien la fabrication de métaux, la production d’alliages, que les traitements chimiques, thermiques ou mécaniques des métaux pour obtenir des propriétés spécifiques, et ce, dans des secteurs variés comme l’automobile, le bâtiment, l’électronique ou l’aéronautique.

Au niveau mondial, la métallurgie fait partie de l’industrie manufacturière, laquelle contribue environ 27,7% au PIB global avec la Chine en tête des pays producteurs. Cependant, la part spécifique de la métallurgie représente généralement entre 5 et 10% du PIB industriel dans la plupart des pays à forte tradition industrielle (ex : France environ 10% du PIB industriel). La contribution au PIB mondial de la métallurgie seule reste cependant estimée à moins de 1% du PIB total, car elle ne regroupe qu’une fraction de l’industrie manufacturière.

En Afrique, la métallurgie, secteur clé pour l’industrialisation est un moteur de l’économie de nombreux pays, notamment via l’exploitation et l’exportation de ressources minérales et métalliques. Il regroupe des activités variées allant de la sidérurgie lourde à la fabrication artisanale. Le continent détient près d’un tiers des réserves de ressources minérales mondiales, ce qui en fait un acteur clef sur les marchés internationaux. Ainsi, l’industrie manufacturière, dont la métallurgie est une composante essentielle, représente environ 10 à 15% du PIB dans les pays les plus industrialisés comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Maroc et l’Égypte. Dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale, cette part est moindre, souvent inférieure à 5%, en raison d’une dépendance plus forte aux matières premières non transformées. Il conviendra d’inverser la tendance, sachant que l’Afrique détient 40% des réserves mondiales d’or, 60% du cobalt et 90% du platine, métaux stratégiques pour la métallurgie, ce qui donne un fort potentiel d’impact économique.

Toutefois, la plupart des unités restent encore confrontées à des défis liés aux équipements obsolètes, à la formation insuffisante des travailleurs et à un cadre réglementaire parfois peu appliqué, ce qui affecte directement la sécurité et la santé au travail.

Sur le plan social, les enjeux de santé et de sécurité au travail restent préoccupants. En effet, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), plus de 2,78 millions de personnes meurent chaque année dans le monde à la suite d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, et près de 374 millions d’accidents non mortels surviennent chaque année. En Afrique, la charge de morbidité professionnelle demeure particulièrement élevée, du fait de la faible application des normes de sécurité, du manque de dispositifs de prévention et de la prévalence du travail informel, qui concerne près de 80 % de la main-d’œuvre (OIT, 2024).

Par ailleurs, le secteur de la métallurgie, pilier du développement industriel, concentre des risques majeurs : brûlures, intoxications, troubles musculosquelettiques, exposition aux métaux lourds, risques chimiques et mécaniques, mais aussi psychosociaux. Selon les rapports de l’AISS (2023) et de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), la métallurgie figure parmi les secteurs à plus forte sinistralité, avec un taux d’accidents supérieur de 25 % à la moyenne industrielle mondiale. Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont récurrents, affectant jusqu’à 40% des travailleurs exposés à de lourdes manutentions et postures contraignantes.

En Afrique de l’Ouest et centrale, les difficultés d’accès aux données statistiques sur les accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP) n’ont pas permis d’établir un diagnostic formel. Toutefois, quelques informations recueillies auprès des organismes membres de l’Interafricaine de la Prévention des Risques Professionnels (IAPRP) montrent que le secteur de la métallurgie fait partie des industries les plus exposées aux accidents du travail. En Côte d’Ivoire, même si les données exactes par sous-secteur ne sont pas pleinement ventilées, les tendances africaines et internationales montrent que la métallurgie présente un taux d’accidents environ deux fois inférieur à celui du BTP, mais supérieur à celui des industries chimiques, avec une fréquence moyenne de 17 à 18 accidents pour 1 000 travailleurs par an. Au Sénégal et au Cameroun, les caisses nationales enregistrent également des accidents et maladies liés au travail, notamment dans ce secteur.

Au Niger, la métallurgie traditionnelle et artisanale, bien qu’ancrée historiquement dans la culture économique, s’exerce encore largement dans l’informel, exposant les travailleurs à des risques graves, souvent sans protection ni encadrement réglementaire. Pour rappel, en 2025, le minerai de fer fait partie des principales matières premières suivies par le ministère de l’Économie : son prix moyen à l’exportation oscillait entre 850 et 890 USD/tonne entre 2022 et 2025 selon le Bulletin statistique du 1er trimestre 2025 publié par l’Institut national de la statistique du Niger.

Ces chiffres traduisent une double réalité : d’une part, la contribution économique importante du secteur métallurgique dans la transformation industrielle du continent, et d’autre part, sa vulnérabilité face aux risques professionnels liés aux procédés de fabrication, aux conditions de travail précaires et à l’absence de technologies de prévention modernes.

Par ailleurs, dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique et technologique, la métallurgie africaine doit intégrer l’innovation comme levier de compétitivité. L’introduction de nouveaux procédés (hydrogène vert, automatisation, recyclage durable, impression 3D, intelligence artificielle) transforme profondément les conditions de travail et génère de nouveaux risques émergents nécessitant des réponses adaptées.

C’est dans ce cadre que la 8ᵉ édition du Salon Africain de l’Innovation et de la Prévention des Risques Professionnels (SAPRIP) se tiendra du 18 au 21 novembre 2025 à Niamey (Niger), autour du thème central : « Promouvoir la créativité et l’innovation en Sécurité et Santé au Travail dans le secteur de la métallurgie : défis et stratégies de mise en œuvre ».

Cette édition s’inscrit dans la continuité des efforts de l’IAPRP pour promouvoir une culture de prévention durable, encourager les innovations locales et renforcer la coopération régionale.

2.      Objectifs

2.1. Objectif général

Renforcer la prévention des risques professionnels, le bien-être au travail et la productivité dans le secteur de la métallurgie.

2.2. Objectifs spécifiques

  1. Favoriser le partage d’expériences et de bonnes pratiques à travers des conférences, panels et expositions dédiés à la prévention des risques dans la métallurgie ;
  2. Elaborer et mettre en œuvre une feuille de route pour la vulgarisation des œuvres primées au cours des éditions du SAPRIP ;
  3. Créer un réseau formel entre les innovateurs, les chercheurs, les industriels et les acteurs publics et privés du secteur de la métallurgie ;
  4. Renforcer la coopération régionale, la recherche et les capacités techniques des acteurs publics et privés du secteur de la métallurgie ;
  5. Renforcer le cadre législatif et réglementaire pour l’intégration de la SST dans les programmes de développement durable de l’industrie métallurgique.

3.     Résultats attendus

  1. Les participants bénéficient du partage d’expériences et de bonnes pratiques en matière de prévention des risques dans la métallurgie ;
  2. Une feuille de route pour la vulgarisation des œuvres primées au cours des éditions du SAPRIP est élaborée et mise en œuvre ;
  3. Un réseau formel des acteurs (innovateurs, chercheurs, industriels, etc.) publics et privés du secteur de la métallurgie est mis en place ;
  4. La coopération régionale, la recherche et les capacités techniques des acteurs publics et privés du secteur de la métallurgie est renforcée ;
  5. Le cadre législatif et réglementaire pour l’intégration de la SST dans les programmes de développement durable de l’industrie métallurgique est renforcé.

4.     Impacts souhaités

  1. Réduction progressive de la fréquence et de la gravité des accidents du travail et maladies professionnelles dans le secteur de la métallurgie ;
  2. Amélioration durable des conditions de travail et du bien-être des travailleurs grâce à l’adoption de technologies et méthodes préventives innovantes ;
  3. Renforcement de la compétitivité des entreprises africaines par la conformité aux normes internationales et l’intégration de la SST dans les processus de production ;
  4. Constitution d’un réseau panafricain d’innovation en SST, favorisant la synergie entre institutions, chercheurs et entrepreneurs ;
  5. Reconnaissance de l’Afrique comme acteur émergent dans la recherche et l’innovation en sécurité et santé au travail, notamment dans les industries à fort risque.

5.     Méthodologie

La 8ème édition du SAPRIP mobilisera plusieurs acteurs, institutions et organisations du monde du travail. Les activités prévues à cet effet se dérouleront sous forme de (d’) :                        

  • Conférences et panels suivis de débats ;
  • Travaux en commission suivis de restitution des résultats en plénière ;
  • Ateliers pour les échanges d’expérience et de bonnes pratiques ;
  • Compétition des œuvres et innovations dans le secteur de la métallurgie ;
  • Exposition des œuvres et du savoir-faire africain aux stands.

6.     Population cible

  • Les Ministères techniques en charge de la SST ;
  • Les organismes nationaux de sécurité sociale membres de l’IAPRP et d’ailleurs ;
  • Les partenaires techniques et financiers internationaux (OIT, OMS, AISS, etc.) ;
  • Les Dirigeants d’entreprises ;
  • Les organisations des employeurs et des travailleurs ;
  • Les intersyndicales en SST ;
  • Les travailleurs et leurs représentations (Délégués syndicaux, Délégués du personnel, etc.) ;
  • Les membres des Comités de Sécurité et Santé au Travail des entreprises
  • Les professionnels de la sécurité et santé au travail (médecin du travail, responsable hygiène sécurité et environnement, infirmier du travail, ergonome et hygiéniste du travail,
  • Les chercheurs, inventeurs et innovateurs ;
  • Les startups, incubateurs et développeurs de solutions technologiques pour l’industrie ;
  • Les institutions de formation universitaires, professionnelles, publiques et privées et cabinet de formation ;
  • Les ONG et organisations de la Société Civile.

7.     Espace d’exposition

Des stands seront mis à la disposition des entreprises, des inventeurs, des innovateurs, des centrales pharmaceutiques et laboratoires, etc. pour l’exposition des œuvres.

8.     Concours des œuvres

Un concours des œuvres et innovations sera organisé afin de mettre en lumière la créativité et l’ingéniosité africaines dans le domaine de la prévention des risques professionnels.

Ce concours vise à encourager les inventeurs, chercheurs, innovateurs et acteurs du monde du travail issus des pays membres de l’IAPRP à présenter les œuvres, dispositifs, outils ou méthodes qu’ils ont conçus pour améliorer la sécurité, la santé et le bien-être au travail de façon générale et en particulier dans le secteur de la métallurgie.

Un jury international sera mis en place par l’IAPRP pour sélectionner et primer les œuvres en compétition.

Les modalités de participation sont définies dans le règlement intérieur du concours des œuvres.   

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